PAPIER
RECTO
VERSO
On le
manipule du matin au soir, à la maison,
au bureau ou à l'université. Et
malgré le développement des NTIC
, on ne peut s'en passer. La preuve, vous le tenez
entre les mains. Il emballe presque tout autour
de nous. Il prend toutes les couleurs, toutes
les formes, toutes les tailles, mais qu’en
est-il des millions de tonnes de papier et de
carton consommés chaque année en
France ?
SOMMAIRE
-
Un peu d'histoire
-
Qu'en est-il du bois plus précisément
?
- Comment le bois devient papier
- Le papier recyclé, une alternative
nécessaire.
- Comment fabrique t-on
du papier recyclé?
- Le
recyclege est-il polluant ?
- Comment apporter sa
pierre à l'édifice ?
- Qu'est-ce qui se recycle
fecilement ?
... et difficilement ?
- Que peut-on acheter
en papier recyclé?
- A tester
- Collecte
- D'où vient le papier d'Ekwo
?
Un
peu d'histoire
Dès la préhistoire,
l'homme a tenté d'immortaliser sa pensée,
ses connaissances. Aux pierres et os gravés
de l'époque, ont succédé
les plaques de bois, de métal ou d'argile.
Mais ces supports étaient lourds, encombrants
et peu malléables. Ce sont les Egyptiens
qui trouvèrent une matière adaptée,
issue de roseaux du Nil, le Papyrus, d'où
il tire son nom. La concurrence naquit ensuite
entre le parchemin (de la peau de mouton, de veau
ou de chèvre séchée) au Moyen
Orient et la soie en Chine. Puis vint le papier
proprement dit, en Chine justement, où
l'on réussit à élaborer une
feuille blanche composée d'une pâte
de fibres d'écorces et de vieux chiffons,
tamisée puis séchée : la
technique était trouvée… à
base de matières récupérées.
Les fibres, amalgamées
entre elles puis pressées, forment la feuille.
Elles peuvent être issues de tous végétaux
ou produits contenant de la cellulose : bois,
paille de céréales, lin, chanvre,
roseaux, bambous, algues, chiffons, chutes textiles
de coton… Au 19e siècle, la production
de papier dans le monde était principalement
à base de chanvre, une partie étant
recyclée à partir des voiles et
des cordages des navires.
Aujourd'hui, les
matières premières utilisées
dans la fabrication de la pâte à
papier ou à carton sont essentiellement
du bois, mais aussi, et de plus en plus, de ce
que l'on appelle FCR, les fibres cellulosiques
de récupération.
Qu'en
est-il du bois plus précisément
?
En France, le bois représente
50% de la matière première utilisée
pour fabriquer la pâte à papier ou
à carton. Il s'agit principalement de bois
de résineux (pin, sapin, épicéa…),
préférés pour leurs longues
fibres, et de feuillus choisis pour leurs fibres
courtes (chêne, peuplier, hêtre, eucalyptus,
bouleau), en fonction des caractéristiques
propres au produit fini.
On utilise principalement du bois d'éclaircie
qui provient par définition de l‘entretien
des forêts cultivées (arbres chétifs,
malades ou tordus, cimes…), et des sous-produits
de l'industrie forestière.
Comment le bois devient papier
La première étape
de fabrication du papier ou du carton réside
dans la pâte. Il s'agit alors de séparer
les fibres cellulosiques de la lignine, les deux
principales matières composant le bois.
Pour cela, il existe plusieurs procédés
: mécanique, chimique, mi-chimique. Il
faut ensuite les épurer et, le cas échéant,
les blanchir.
© EKWO
|
DOSSIER
EKWO ATTITUDE
Mais toutes ces méthodes nécessitent
une énorme quantité d'eau et d'énergie
pour extraire les fibres cellulosiques du bois.
Ajoutez-y l'utilisation massive de produits chimiques,
et la quantité de rejets polluants, même
si de sérieux progrès ont été
réalisés ces dernières années.
La fabrication du papier proprement dit consiste
à épandre un mélange de différents
types de pâtes très diluées
sur une toile poreuse permettant l'évacuation
de l'eau, pour former une couche mince de fibres
et y répandre un mélange d'adjuvants
minéraux (kaolin, talc), d'additifs chimiques
et de colorants qui donnent l'état de surface
et l'aspect optique souhaité à la
feuille de papier. L'adjonction éventuelle
d'azurants optiques permet d'obtenir un papier
encore plus blanc que blanc, mais attention les
mirettes !
La couche ainsi constituée est alors pressée
entre des rouleaux pour rapprocher les fibres,
les enchevêtrer et les essorer. Une succession
de cylindres chauffants achève le séchage
et l'apprêt. Ca y est, voilà la feuille,
de largeur variable (de 1 à 10 mètres),
que l'on enroule en bobines (une bobine mère
peut peser plus de 30 tonnes).
Le
papier recyclé, une alternative nécessaire
Il faut entre 1,5 et 3 tonnes de
bois, suivant le
procédé (mécanique ou chimique),
pour fabriquer
1 tonne de papier ou de carton.
Les FCR, s'ils sont bien triés, peuvent
être destinés à différents
usages, du papier graphique à l'emballage.
Et là, bonne nouvelle :
1 tonne de FCR, donne jusqu'à 900
kg de papier ou de carton ! Par ailleurs,
la production de pâte recyclée permet
d'économiser énormément d'eau
et d'énergie par rapport à celle
du papier vierge blanchi.
Heureusement pour nous,
les papiers et cartons récupérés
sont parmi les matières les plus
recyclées aujourd'hui en France.
Ne nous méprenons pas quand même,
c'est dans le secteur emballage, donc le carton,
que l'on atteint un taux record de plus de 80%.
Vient ensuite le papier journal, suivi de près
par les papiers sanitaires (fabriqués en
recyclé mais non recyclables), et très
loin derrière en France, le papier d'écriture,
ou graphique (moins de 10%).
En effet, s'il n'est pas utilisé pour véhiculer
un message écolo, le papier recyclé
(qualifié ainsi s'il contient au moins
50% de fibres récupérées),
a des difficultés à s'implanter
ici. Les idées reçues sont tenaces,
on le croit gris-beige, pelucheux et inutilisable
à la photocopieuse.
D'où
vient le papier d'Ekwo ?
A Maglemolle, au Danemark,
une usine récupère sur un rayon
de 300 km tous les vieux papiers provenant
d'imprimeries et de bureaux. Les balles reçues
ne contiennent pas plus de 5% de papier couleur
ou de magazines. Dans le pulpeur, un défibrage
et une purification séparent les fibres
des impuretés grossières (matières
plastiques, agrafes…) qui sont exploitées
par l'incinération communale et transformées
en chauffage urbain et énergie. La
flottation sépare les impuretés
fines, telles que l'encre et la colle, grâce
au savon et à l'air, et les boues de
désencrage générées
sont valorisées dans la production
de ciment et de matériaux de construction.
Un blanchiment au peroxyde d'hydrogène,
sans chlore, précède une purification
à l'eau entre 2 toiles. L'eau est recyclée
6 fois pendant la production avant sa purification
bioactive pour retourner aux égouts,
la matière organique issue est utilisée
dans la fabrication d'engrais. La pâte
désencrée est prête pour
partir en train vers la papeterie à
Paper Mill, qui la transformera en papier,
avec le même soin apporté aux
choix de technologies moins polluantes.
Cette démarche globale permet de limiter
de façon conséquente la consommation
d'eau et d'énergie, ainsi que les émanations
de gaz carbonique et d'autres gaz à
effet de serre.
www.cyclus.dk
|
SUITE
|