L’Energie
de la Mer
La mer peut être source d'énergie électrique
grâce
au simple mouvement des vagues.
A découvrir,
de nombreux brevets, plus ingénieux les uns que
les autres : qu'attend-on ?
Le plancher des vagues
Cette proposition de centrale
houlomotrice, c’est-à-dire générant
de l’électricité par le mouvement
des vagues, repose sur un assemblage flexible
de 1 734 petites dalles de céramiques, épaisses
de 8 cm chacune, immergé dans l’océan.
Chaque dalle est reliée, par un fil, à une
bouée flottant en surface et le tout est
recouvert d’un film plastique piézoélectrique.
C’est-à-dire dont la déformation
génère de l’électricité.
Avec le va-et-vient de chaque bouée ballottée
par les vagues, l’ensemble de la mosaïque
se tord et se distord sans cesse. Une surface
de près de 200 hectares fabriquerait avec
tous ses mouvements autant d’énergie
qu’une centrale nucléaire. Ce projet
conçu en 2001 par Yosuke Obuchi, alors étudiant
en thèse d’architecture à l’université de
Princeton (Etats-Unis), allie élégance
et originalité... D’autant qu’il
peut remonter en surface le temps du week-end
et devenir une sorte de parc d’attraction
flottant. Un jardin nautique ouvert à tous,
petits et grands, les pieds dans les vagues.
Seule condition pour aller marcher sur l’eau
: ne pas trop dépenser d’énergie
au cours de la semaine. Car si la demande électrique
a été trop forte, le tapis reste
au fond des eaux. Astreint à produire
l’énergie supplémentaire
que lui a réclamé les hommes. Consommer
ou s’amuser, il faut choisir !
Le
serpent de mer écossais
Il s’appelle Pelamis. Et c’est
un nouveau venu parmi les projets
de centrales houlomotrices.
Cette chaîne de tubes articulés
rouge pétant, d’une longueur totale
de 120 mètres, a enfin été testée
en mars dernier au large d’Edimbourg, en
Ecosse. Placé face aux vagues de la mer
du Nord, Pelamis "ondule" au rythme
de la houle et convertit ses mouvements en énergie.
Il est désormais raccordé au réseau électrique
britannique. Ses investisseurs pensent que c'est
un produit leader dans l'utilisation commerciale
de l'énergie des vagues qui commence.
www.oceanpd.com
L’hydrolienne française à contre-courant
Hydrohelix
Energies a mis au point près
de Quimper un système d’éoliennes
sous-marines : les hydroliennes. Selon ses concepteurs,
une rangée d’hydroliennes, plantées
entre 20 et 40 mètres de profondeur, permet
d’accéder à l’énergie
des courants marins. Pour la France, le potentiel
disponible serait de l’ordre 3 à 6
gigawatts, l’équivalent de trois
ou quatre centrales nucléaires, de quoi
assurer 5 % de la production électrique
nationale. Seul hic, depuis le dépôt
de brevet en 1999, personne ne semble intéressé par
leur technologie. Une offre de partenariat adressée à EDF
a été écartée par
l’entreprise publique, alors que celle-ci
est engagée dans un projet similaire en
Grande-Bretagne, sous le nom de Marine Current
Turbine (MCT). Ailleurs, des projets hydroliennes
sont en
cours en Italie, en Norvège,
au
Canada et aux Etats-Unis.
En France, cela dépendra
du budget. L’indépendance énergétique
vous
dit merci.
hydrohelix-energies
@wanadoo.fr
Les PowerBuoy espagnols
Une dizaine de mini centrales électriques
- des bouées géantes - vont être
déployées par Ocean Power technologies
au large des côtes du Pays basque espagnol, à Biscaye.
Encore expérimentales, ces PowerBuoy,
immergées de quelques mètres sous
la surface des flots, font monter et descendre
un piston avec la houle, générant
du courant électrique au rythme des vagues,
soit au gré des conditions de la mer,
durant 90 % du temps. Cette installation pilote,
la première en Europe après celle
d’Honolulu, pourra se transformer en 2006
en une véritable "centrale à vagues" de
100 mégawatts, si son efficacité se
confirme d’ici là.
www.oceanpowertechnologies.com
© EKWO
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ENVIRONNEMENT
& PHENOMENES
Texte : Maxence Layet
Avec
vents et marées
En janvier 2004, la
Norvège a inauguré sa
première centrale marémotrice,
dans le détroit de Kvalsundet. Principale
innovation de cette petite installation :
elle est entièrement immergée.
Son allure rappelle plutôt celle d’un
champ d’éoliennes plantées
sous l’eau, quelques 25 mètres
au-dessus des fonds. Les pales du rotor,
entraînées par le flux et reflux
de la marée, ont la capacité de
changer d’axe pour s’adapter
au courant. Pour l’instant, seules
deux "hydroliennes" sont en place
sur la vingtaine prévues. Puissance
escomptée à l’unité :
300 kilowatts, soit une centaine de requise
pour produire autant d’énergie
que l’usine française de la
Rance.
www.e-tidevannsenergi.com
Petit
dragon au pays des sirènes
Les
Danois avaient déjà une
sirène. Ils ont maintenant le Wave
Dragon. Ce système financé conjointement
par le Danemark et l’Union européenne,
mis à l’eau depuis mai 2003,
présente une embouchure légèrement
surélevée, tournée vers
le ciel mais continuellement balayée
par les vagues. Le principe de cette centrale à vagues
est directement tiré des retenues
hydroélectriques utilisées
dans les terres.
Submergé par les
flots, le Wave Dragon se remplit d’eau.
Comme un entonnoir de plusieurs milliers
de m3. La pression de cette colonne d’eau,
entretenue et alimentée par les vagues
qui s’y engouffrent, entraîne
des turbines qui génèrent le
courant. Le prototype actuel, ancré au
nord du Danemark, dans des eaux modérément
calmes, est cinq fois plus petit que sa version
définitive, déployée
pour 2006. Conçu pour la haute mer,
ce modèle profitera de puissantes
déferlantes, chiffrées à 36
kilowatts par mètre. Ce qui fera le
Dragon à 7 mégawatts.
www.wavedragon.net
La baleine nippone gloutonne
Depuis
1998, on croise dans la baie de Gokasho une
grosse
baleine artificielle et colorée
- la Mighty Whale. Ce navire de 50 mètres
de long et 30 mètres de large, est
entièrement nourri au rythme des vagues.
Celles-ci sont avalées par l’engin
flottant et contenues à l’intérieur
d’une cavité surplombée
de turbines. Ce n’est pas la force
des vagues qui génère l’électricité mais
les pressions et appels d’air que leur
agitation provoque. Depuis les premiers essais
de l’agence japonaise des technologies
marines, en 1978, ce système a été amélioré.
Le taux de conversion de cette centrale à vagues à air
comprimé est maintenant de 50 %. Autre
avantage : une fois "digérées" par
la Mighty Whale, les vagues s’estompent,
laissant derrière elles une mer calme.
Très zen.
www.jamstec.go.jp/jamstec/myt.html
Sous le pont de San Francisco
Et si l’on y installait une centrale
marémotrice ? Le site, l’un
des plus favorables au monde, représente
une vraie "mine d’or" hydroélectrique.
Un filon renouvelable estimé à 2
000 mégawatts (le double des records
de consommation de la cité) si l’installation
courrait sous le pont, sur toute la baie.
De quoi rendre la ville autonome mais aussi
dégager un surplus d’électricité que
l’on peut commercialiser. Seule inquiétude
: l’impact d’un tel projet sur
la vie sous-marine. Mais la proposition d’HydroVenturi
- dont le tuyau-turbine, sans pièce
mobile, génère du courant par
effet Venturi - a remis l’hypothèse
au goût du jour. Résultat, convaincu
de la nécessité à long
terme, le conseil municipal de San Francisco
a débloqué à l’unanimité un
budget de 2 millions de dollars pour étudier
la faisabilité d’une telle centrale.
Un premier projet à petite échelle
(1 mégawatt) mais une volonté politique
inédite au pays de l’oncle Sam. www.hydroventuri.com
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